par Jean-Marie Goater
Contexte : Ce texte fait suite aux événements du 31 mars à Rennes, visant au retrait du projet de loi El Khomri et à l’interpellation de l’opposition de droite.
Il est consternant d’entendre et de lire, en ce jour si particulier,
certains propos qui visent non pas pas à rassembler mais à diviser, à
stigmatiser.
Aucun gouvernement ne peut espérer passer une loi qui cristallise les
oppositions et met à jour les frustrations du peuple. Et le bon sens est
bien entendu de retirer ce projet de loi El Khomri totalement injuste et
incompris.
La contestation dans laquelle nous accule le gouvernement prend
aujourd’hui des formes multiples et la réponse du pouvoir central est
intranquille.
Sans doute, qu’à l’heure du spectacle et de l’immédiateté, il n’est plus
possible de défiler tranquillement entre midi et deux. Sans doute que la
fracture entre les institutions de la France, les organisations
syndicales et une partie de la jeunesse est trop grande, infranchissable
même pour certains.
L’ordre et le désordre sont les deux faces d’une même pièce, au service
d’un système qui a peu à voir avec une société civile saine et apaisée.
Faire du centre-ville de Rennes une citadelle incite les plus «
héroïques » des jeunes à la conquérir. Ce virilisme symétrique ne
favorise que l’excès dans ce qu’il a de pauvre et insensé.
La Mairie de Rennes est notre bien commun, la maison de toutes et tous.
Les contestations et les oppositions y ont leur place tant que les
salariés qui y travaillent sont respectés. Aux portes fermés, je préfère
les portes ouvertes. Notre démocratie est à ce prix.
Il y a 17 mois, Rémi Fraisse est mort au moment même où il agitait les
bras pour demander la fin des hostilités. Il me semble important de
méditer sur ce fait dramatique. Il ne s’agirait pas de vivre encore une
fois un tel drame ici ou ailleurs.
Aujourd’hui, espérer en un monde meilleur, plus démocratique, apte au
dialogue, apaisé et bienveillant, devient presque une résistance.
Comptez sur moi, comptez sur nous, écologistes, élus ou non, pour
maintenir et approfondir cette aspiration à une transition écologique et
social du seul monde dans lequel nous vivons. Et si il faut s’excuser,
démissionner, faire amende honorable, pour obtenir cela, je le ferai
avec plaisir et gourmandise.
Jean-Marie Goater