Solidaires 35
La réalité de l’année 2018 est celle-ci : Frais bancaires : +13%, Carburant : +12%, PV stationnement : +130%, Assurances : +3 à 5%, Mutuelle : +5%, Timbres-poste : +10%, Carte grise : +15%, Tabac : +10%, Abonnement bus : +3%, Péage routier : +1,3%, Gaz : +7%, Forfait hospitalier : +15%, Abonnement vélib : +30%, Contrôle technique automobile : +23%, Cantine scolaire : +1 à 3%, Fioul domestique : +36%, Électricité : +17%, CSG : +21,7%....
Face à cette réalité, les salaires stagnent et les retraites baissent.
Le gouvernement Macron a beau multiplier les discours, les démonstrations, les interventions télévisées, la baisse du pouvoir d’achat n’est donc pas une fiction. Ce n’est pas qu’un « ressenti ».
Pendant ce temps, le gouvernement Macron a supprimé l’impôt sur la fortune qui rapportait plus de 4 milliards d’euros !! Pendant ce temps, les dividendes des entreprises du CAC 40 versés aux actionnaires dépassent 47 milliards au détriment de l’investissement productif et donc de l’emploi.
Ce n’est donc pas étonnant que le 17 novembre et les jours suivants, plusieurs centaines de milliers de personnes se sont retrouvées sur les 2500 points de blocage, affublées de gilets jaunes. C’est manifestement un succès. Parmi eux de nombreux salariés des petites entreprises, en CDD, intérimaires, travaillent dans des territoires à la périphérie des grandes villes, des retraités aussi, etc…
Bref, la population dans sa diversité subissant la fragmentation et l’éclatement de la société sous les coups de boutoirs de la financiarisation capitaliste.
Parmi eux aussi, de nombreux adhérents et militants syndicaux qui, malgré le silence embarrassé des confédérations syndicales, ont participé et participent à ce mouvement.
Pour faire croire que le pouvoir d’achat augmente, le gouvernement baisse ou supprime les cotisations sociales… Or les cotisations sociales sont du salaire !! C’est du salaire différé que le salarié touche lorsqu’il est en arrêt de maladie. C’est du salaire « différé » que touche celui qui se retrouve sans emploi. Baisser la valeur de son travail en supprimant les cotisations sociales a pour conséquences le déremboursement des médicaments et l’augmentation des mutuelles… Les cotisations sociales ne sont pas un impôt, car un impôt n’est jamais « affecté », comme par exemple les taxes sur le carburant dont seulement 20% sont affectés à la transition énergétique. Toutes ces exonérations représentent 17 milliards, tandis que le CICE versé aux entreprises représente plus de 20 milliards. Qui paie alors pour les remplacer ??
Le discours gouvernemental sur la transition énergétique et écologique est incohérent et contradictoire.
Par exemple, la prime pour mettre un véhicule roulant à la casse n’a rien d’écologique mais a tout de l’anticipation d’une crise de surproduction de l’automobile. Il faut vendre les millions de voitures qui sortent des usines…Il faut donc détruire ceux qui sont en circulation !! Très, très, peu écologique !
Par exemple, la concentration des centres de tri de La Poste (passés de 110 à 28 en 6 ans) oblige les courriers postés à Brest à faire 250 kilomètres pour être triés par les machines à Rennes (Pic de Rennes Armorique) et 250 kilomètres pour repartir à Brest pour être distribués ! 500 kilomètres en camion pour…rien !
L’incohérence du discours est résumée dans ces deux exemples que nous pourrions multiplier à l’infini…
Le plein d’essence coûte la même chose pour un smicard que pour un patron. Sauf que beaucoup de salariés doivent habiter loin de leur travail pour trouver un logement pas trop cher. Le président qui veut nous faire des leçons d’écologie est le même qui a remplacé des trains par des cars « Macron » beaucoup plus polluants. Pour se passer de la voiture, il faudrait investir dans les transports collectifs comme le service public ferroviaire.
A cela s’ajoute bien entendu, le creusement des inégalités qui s’accentue au niveau national comme au niveau mondial. Il devient insupportable que la financiarisation capitaliste arrose quelques milliers de milliardaires sur la planète pendant que les peuples galèrent ! D’autant que comme Carlos Ghosn (PDG de Renault salaire, 14 millions annuels), beaucoup n’ont même pas la décence de payer leurs impôts !
Considérant que la lutte contre les injustices sociales et fiscales est juste,
Considérant aussi que la lutte pour une augmentation substantielle des salaires est juste.
Considérant que notre combat est une lutte de transformation sociale,
Solidaires 35 appelle à la convergence des luttes.
Rennes le 21 novembre 2018