à Rennes (7, rue Saint-Louis), le mercredi 9 novembre 2016 à 18h00.
« Lorsque les premiers déportés sont descendus, ils ont crié : « Vive la France ! » et la foule a répondu par des cris de : « Vive la France ! Vive la République ! » Ces cris se sont reproduits à différentes reprises. Dans la journée, un seul cri de « Vive la Commune ! » a été poussé par un marin de Port-Vendres qui est connu et aura probablement à en répondre. » (Le Journal des Débats, 3 septembre 1879)
Le 1er septembre arriva à Port-Vendres, Pyrénées-Orientales, un ancien navire militaire de transports de chevaux, reconverti et employé depuis une dizaine d’années à la déportation de condamnés : le Var. A son bord, 410 communards, qui après un exil en Nouvelle-Calédonie de six ou sept ans pour la plupart ont obtenu du gouvernement de la République l’amnistie ; ce 1er septembre ils touchent le sol français après un voyage en mer de dix semaines, depuis Nouméa.
Gérard Hamon fait le pari de reconstituer le journal de bord de *** ***, l’un de ces 410 communards. Autour de lui dans l’un des faux-ponts du navire, Augustin Nicolle, Prosper Quiniou, Marc Gonthier et Paul Chibout, quatre communards réels et inconnus sur lesquels l’auteur a accumulé une documentation patiente et passionnante, impressionnante de précision et de détails.
Pont du navire, et cellules, côtes somaliennes entre-aperçues, port de Suez – ou souvenirs des rues de Paris sous le feu, huit ans plus tôt... Ce livre nous embarque dans un voyage long et lent, propice à la réflexion et à l’observation – ou au souvenir – , sous une chaleur souvent étouffante. C’est un voyage de libération et d’amnistie. C’est un voyage en direction de la France.
Gérard Hamon a été professeur de mathématiques en France et en Afrique. Il a publié des ouvrages sur des sujets aussi divers que les mathématiques de la Renaissance italienne, l’histoire de l’algèbre arabe et celle des nombres complexes. La Traversée est son premier récit de fiction.