Plus de 1500 personnes ont pris part à la rave qui s’est déroulée sur l’hippodrome de Redon le 18 et 19 juin 2021 en hommage à Steve Maia Caniço noyé après l’intervention de la BAC et de la CDI à Nantes en 2019. Ces jeunes se rassemblent pour écouter de la musique… On aime ou on n’aime pas, ce n’est pas le problème. Encore que… Le préfet de Région, M. Berthier a interdit ce rassemblement de « teuffeurs » par un arrêté du 17 juin 2021 qui serait motivé par la nécessité de mettre fin aux risques d’ordre public et sanitaire…Cette motivation est fallacieuse…
- Sur le risque sanitaire… Quelques semaines auparavant, il y avait eu un concert d’Indochine avec …5000 participants !
Le dimanche 20 juin 2021, le gouvernement et les pouvoirs public invitaient les 47 millions d’électeurs dans les bureaux de vote dont on sait qu’ils ont été autant de clusters en mars 2020 avec souvent des conséquences dramatiques notamment pour ceux qui tenaient les bureaux de vote
Au regard de ces 2 éléments, évoquer le risque sanitaire d’un rassemblement de 1500 personnes est risible.
- Sur le risque de troubles à l’ordre public… Cette deuxième motivation évoquée par le préfet ne tient pas non plus. On ne voit pas en quoi des jeunes gens et jeunes filles, souvent peu politisés et revendicatifs, qui se rassemblent pour écouter de la musique seraient une menace pour l’ordre public, pour l’état, pour sécurité du territoire.
Depuis 2006, un compromis avait été trouvé avec les autorités pour que, quand un tel évènement était envisagé, il y ait des concertations en amont, cela se passe au mieux. Et depuis 2006 , beaucoup de rave organisées n’ont donné lieu à aucun incident. Ce n’est que pour la fête de la musique de 2019, que de graves incidents de sont déroulés à Nantes suite à l’intervention de la police.
Au regard de l’histoire de ces rave party depuis 2006, le risque de troubles à l’ordre public ne tient donc pas. Selon le préfet de région, l’urgence était de faire cesser le son !! Quel objectif décisif et essentiel pour la vie de la nation !!! Et comme un mensonge ne va jamais seul, le préfet dit que l’intervention policière s’est déroulée sans anicroche !! Des blessés et une main arrachée, c’est dérisoire !!
Le préfet Berthier a donc fait un usage insensé et disproportionné de la répression.
- Envoyer 400 gendarmes mobiles (qui ont sans doute autre chose à faire) pour couper le son d’une rave party est stupide et est une atteinte aux libertés d’expressions, notamment culturelles et musicales
- Faire un usage massif de vieilles grenades de désencerclement ne peut amener qu’à faire de graves blessures. Arracher une main pour couper le son est une preuve que les pouvoirs politiques et publics ont perdu le sens des réalités.
- Faire usage de haches et de masses pour détruire du matériel de Sound system et de musique est illégal… Cela n’a rien à voir avec la saisie éventuelle de matériel Mais manifestement le gouvernement et ses institutions policières n’aiment ni la jeunesse ni la culture.
Le syndicat Sud-PTT appelle à soutenir la culture, son expression et la défense financière des collectifs organisateurs de ces techno-fêtes.
Nous-mêmes, syndicats, avons à déplorer de nombreuses atteintes à la liberté d’expression et de manifestation, le préfet Berthier nous interdisant à plusieurs reprises des parcours de manifestations et de rassemblements.
Rennes le 21 juin 2021
Le Bureau départemental