Rennes, plusieurs dizaines de Mineurs Isolés Étrangers (mineurs non accompagnés selon la terminologie officielle) qui ont entre 15 et 17 ans vont se retrouver à la rue dans les prochains jours.
SUD Éducation 35 réagit suite à l’appel à l’aide d’Utopia 5 qui recherche des familles solidaires pour les héberger et de l’argent pour inscrire ces jeunes dans des établissements privés, car l’éducation nationale refuse de les scolariser.
Selon Utopia 5, « cela fait plusieurs mois qu’ils sont laissés pour compte par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), seuls dans des hôtels, sans aucun contact avec cette dernière, avec 2 tickets restaurants par jour. Ils attendaient tous leur résultat d’évaluation de minorité, pour certains depuis le mois de juin. Avec la fin du confinement le département Ille- et-Vilaine leur a rendu leurs résultats d’évaluation ils sont négatifs pour la grande majorité de ces jeunes (environ 80-90% de refus). »
Les associations d’aide aux migrantEs dénombrent plusieurs dizaines de mineurs dans cette situation
- 27 mineurs à l’Auberge de Jeunesse
- 20 mineurs à l’Hôtel Astrid
- au moins 5 à l’hôtel Le Lorient
Et plusieurs dizaines d’autres dans les hôtels F1 de Chantepie, B&B s Cesson, Première classe à Chantepie, Original City à Chantepie, Le Bretagne à la gare.
Pour tous ces jeunes, c’est la double peine écartés d’une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) au motif qu’il serait majeur, ils sont expulsés des foyers et hôtels où ils étaient hébergés et se retrouvent à la rue ; et ils se voient en plus refuser d’affectation dans un établissement scolaire. À la rue la nuit et à la rue le jour, sans accès possible à l’éducation.
SUD Éducation 35 dénonce la politique du soupçon dont sont victimes les mineurs étrangers en France ainsi que leur non-scolarisation dans des établissements scolaires publics.
Pourtant, le 14 mai 2019, la Cour administrative d’appel de Paris a rendu un arrêt qui stipule « qu’il n’entre pas dans les missions du rectorat de vérifier que le jeune est ou non pris en charge comme mineur en danger. »
SUD Éducation 35 demande donc que ces jeunes soient scolarisés au sein du service public d’éducation, et dans des structures adaptées lorsque ces mineurs sont allophones comme les Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants (UPE2A).
Nous dénonçons enfin l’extrême précarité dans laquelle ces jeunes sont plongés, privés de leurs droits les plus élémentaires comme l’accès à un toit, à la santé, à l’alimentation et à l’éducation.
Membre du Collectif Inter-organisation de soutien aux personnes exilées, nous appelons à participer à la journée internationale des migrrantEs en manifestant ce vendredi 18 décembre à 18 H place de la République.
https://www.sudeducation35.fr/2020/...
Rennes, le 18 décembre 2020