Les dirigeants de La Poste entament une campagne contre les journalistes et les médias en faisant pression sur les postiers. Presque tous les matins, les facteurs et les postiers subissent un « brief » de quelques minutes qui a pour objet la plupart du temps les objectifs commerciaux à atteindre…
Mais aujourd’hui 20 janvier dans certains bureaux, les briefs ont pris une autre teneur. C’est le vade-mecum de la dénonciation auprès de son chef au cas où un journaliste voudrait interviewer un postier ou se renseigner sur des dysfonctionnements de distribution, sur des grèves, ou sur des manquements à la législation du travail.
Vous trouverez ci-dessous le texte que le chef doit lire en brief devant les facteurs et les trieurs. Ce texte émane de la « direction exécutive » (DEX) de l’ile de France. Mais c’est une directive générale qui doit s’étendre à tout le territoire…S’appuyant de façon inopportune et incongrue sur le règlement intérieur de la Poste, la direction incite fortement les postiers à :
« face à un journaliste : ne pas répondre, et en cas de relance du journaliste « de ne faire aucun commentaire » / 2) De prévenir son manager/DE qui transmettra la demande à la direction de la communication / 3) D’alerter son manager/DE en cas de présence de caméras ou de photographes aux abords du site » !!!!
Les dirigeants de La Poste incitent donc fortement les postiers à se taire en face de médias même en dehors de leur activité de travail et de leur service, de dénoncer les activités des médias en dehors d’un site de La Poste.
Ces méthodes totalitaires sont inacceptables. Ces méthodes violent la liberté d’expression et d’opinion.
Ces méthodes ne viennent pas par hasard mais sont révélatrices dans un climat social tendu :
- Une répression syndicale actuelle inégalée : deux postiers syndicalistes du calvados sont menacés de licenciement, 2 autres de la Gironde sont convoqués aujourd’hui, plusieurs syndicalistes des hauts de Seine et des Yvelines font l’objet de sanctions.
- Nous savons que nous avons à faire à une direction peu démocratique qui n’est pas respectueuse de la législation du travail et qui emploie dans ses filiales des travailleurs précaires et sans papier (DPD et Chronopost) et refuse de les régulariser.
Nous savons aussi que vis-à-vis des maires et des usagers, la direction de La Poste manie le chantage à la fermeture de bureaux de poste dans des dizaines de localités.
Le syndicat SUD-PTT ne respectera jamais les « injonctions » des dirigeants de La Poste de se taire.
Pour le syndicat SUD-PTT
Le secrétaire départemental adjoint
Serge Bourgin
Les dirigeants de La Poste n’assurent pas leurs missions de service public et d’aménagement du territoire malgré des subventions colossales ( 0,5 milliard +2 milliards) et ne veulent pas que cela se sache !!!