Nous, enseignants, personnels, parents d’élèves, précédemment regroupés dans le « Collectif contre les réformes Blanquer du Bac et des Lycées d’Ille-et-Vilaine », avons été rejoints par nos collègues du premier degré, qui sont eux aussi, à leur tour, gravement attaqués par les mesures imposées par J-M Blanquer.
Nous formons désormais, tous ensemble, le « Collectif d’Ille-et-Vilaine contre les réformes Blanquer, de la Maternelle à l’Université ».
L’heure est grave, car notre système éducatif est attaqué de toutes parts, par un gouvernement qui impose brutalement des mesures à la fois idéologiques et budgétaires. Ces mesures sont dangereuses pour l’avenir des élèves, et elles remettent en question le sens de nos métiers, ainsi que l’accès à un service public d’éducation pour tous dans notre pays.
Nous appelons :
Nous appelons les personnels et les parents à sortir le jeudi 14 mars, avec leurs banderoles, devant leurs établissements, pour manifester leur opposition à la politique de M. Blanquer.
Cette date n’est pas choisie par hasard, car le lendemain se déroulera la Grève Mondiale pour le Climat. Nous voulons impulser un mouvement qui va à la fois contre la marchandisation de l’Éducation et de la planète, et contre la montée des injustices qui en découlent.
Nous appelons donc à soutenir la grève initiée par les lycéens le vendredi 15 mars et à y participer ! Cette grève marquera le début d’une séquence d’actions à laquelle nous appelons et participerons dans la foulée pour mener et élargir la lutte contre les réformes Blanquer :
Le samedi 16 mars : manifestation des gilets jaunes à Rennes ou ailleurs, et « les samedis de l’éducation », organisés par le Snes 35 sur l’esplanade de Gaulle à Rennes.
Le dimanche 17 mars : l’appel national à rassemblement des stylos rouges, et nous y serons présents à Rennes. Parallèlement, nous enverrons une délégation à la coordination nationale des collectifs contre les réformes Blanquer, qui se tiendra ce même jour à Paris.
Nous appelons aussi à rejoindre la grève interprofessionnelle du 19 mars, dans un cortège Éducation regroupant parents, étudiants, lycéens, et personnels, de la Maternelle au Lycée.
Certains enseignants porteront, durant cette semaine d’action le gilet jaune. Ce sera pour eux une manière de montrer leur colère, une forme de « ras le bol » général.
La colère est grande, à la fois chez les enseignants et chez les parents ! Au Lycée : la valeur du Bac dégradée, le tri social des élèves, le bourrage des classes, des examens permanents pour les élèves, source de stress, des programmes élitistes ou idéologiquement orientés, et concurrence de tous contre tous.
A l’école Maternelle, Primaire et au Collège : l’école du socle, qui fusionne des écoles et des collèges, aboutissant à la disparition de classes, disparition des directeurs d’école sous la houlette du Rectorat, la perte de liberté pédagogique, et l’évaluation des élèves par des organismes externes.
Pour tous : la mise en concurrence des établissements, l’imposition autoritaire d’un devoir de réserve, le retour d’un patriotisme démagogique, les suppressions de postes.
La liste est longue et la démarche est anti-démocratique : contournement des syndicats, passage en force sans consultation, ou en catimini à l’Assemblée. Rien de bien surprenant, puisque notre ministre a trois objectifs, qu’il énumère dans son livre, « l’école de demain » : l’autorité, transformée en autoritarisme ; l’autonomie, qui aboutit à la concurrence de tous contre tous ; et la hiérarchisation des élèves au sein des établissements... Ce livre a été financé par l’association « Agir pour l’école », qui est elle-même en lien avec l’Institut Montaigne, les deux ayant pour dirigeant Claude Bébéar, ex-PDG d’AXA Assurances. L’Institut Montaigne, think-tank lié au Gouvernement, est financé par plus de 100 grandes entreprises françaises, et il préconise notamment de baisser les dépenses publiques. Le Service Public est donc clairement en danger : le gouvernement utilise les outils de l’État pour le déconstruire, et nous devons nous opposer à cette confiscation d’un Bien commun par des intérêts privés.
Nous exigeons :
L’abrogation de la loi Blanquer dite loi de « l’école de la confiance » afin de sauvegarder le service public d’Éducation, et de défendre une vraie démocratie sociale.
L’abrogation des réformes Blanquer du Bac et des lycées et de Parcoursup, traitant de façon inégalitaire les lycéens en fonction de leur origine sociale et de leur zone d’habitation et imposant la sélection pour l’accès aux études supérieures.
L’abrogation des mesures instituant les « écoles du socle » ou « établissements publics locaux des savoirs fondamentaux » attaquant le service public de proximité que constituent les écoles publiques communales et soumettant le premier degré à un management imposé par une hiérarchie administrative nouvellement créée.
Le maintien du statut de fonctionnaire : les fonctionnaires sont les premiers défenseurs du service public, et la casse du service public commence par la casse de leur statut.
Le maintien du droit à l’éducation : c’est un droit pour tous, quelle que soit son origine sociale ou géographique ! Non aux réformes Blanquer !! Oui à l’égalité et au service public d’éducation !!!
Mail : collectifcrbp35 gmail.com