Il parait que La Poste est une « entreprise citoyenne » qui a œuvré contre la pandémie du Sars-Cov 2 et qui a protégé ses salariés… C’est faux !
Or le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine s’était déjà manifesté dès le 23 mars pour indiquer que les conditions de travail constatées à la plate forme colis du Rheu (PFC) étaient totalement contraires aux mesures nécessaires pour protéger les salariés.
- Plus de 70 intérimaires étaient recrutés tous les soirs rendant impossible la distanciation entre travailleurs qui trient les colis .
- Pas de masques fournis par la direction
- Pas de distanciation pendant les pauses
- Pas de mesures d’hygiène élémentaires en matière de restauration notamment pour les services de nuit, le restaurant collectif étant fermé… L’article L 4131-3 du code du travail prévoit « qu’aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à l’encontre d’un travailleur ou d’un groupe de travailleurs qui se sont retirés d’une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu’elle présentait un danger grave et imminent pour la vie ou pour la santé de chacun d’eux »
Précisément, le 26 mars 2020, l’inspection du travail adressait une mise en demeure au directeur de la PFC, M. Hardy. Cette mise en demeure, indiquait que :
« …. Il est constaté des situations de non-respect des gestes barrières notamment de distanciation et le lavage des mains en particulier des intérimaires ; des situations au cours desquelles il est possible de réduire le risque d’exposition lors des pauses repas la nuit et lors des interactions avec les chauffeurs routiers….. » .
L’inspection du travail donnait jusqu’au 3 avril pour que la direction se mette en conformité avec les mesures de prévention pour éviter la propagation de l’épidémie. Ce qui n’a été réalisé ultérieurement que très partiellement.
Pendant cette période une dizaine de salariés ont donc fait valoir leur droit de retrait…
Au moins 5 d’entre eux viennent de constater que la direction de La Poste leur retient 3 jours de salaire sur la paie de…. Juillet 2020 ! Comme s’ils avaient fait grève !
Il va sans dire que ces retenues de salaire sont abusives et scandaleuses puisque le droit de retrait exercé par les salariés de la PFC était tout à fait justifié.
La direction de La Poste démontre de manière mesquine que la sécurité et la santé des postiers ne sont pas ses préoccupations.
Face à cette sanction et répression, le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine saisira le juge du fond compétent pour condamner la direction de La Poste et rétablir les salariés dans leur droit.
Rennes le 20 juillet 2020
Le secrétaire départemental adjoint
Serge Bourgin