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Comuniqués sur Bagelstein et les féministes incarcérés

jeudi 2 juin 2016

Comité féministe

DE L’HUMOUR OPPRESSIF SUR PLACE OU A EMPORTER - Appel au Boycott de Bagelstein.

Au 18 rue de Bertrand à Rennes se tient un magasin de vente à emporter qui utilise des propos oppressifs comme outil de communication, sous couvert de blagues de « beauf » et second degrés.

La décoration du lieu est principalement constituée entièrement de blagues oppressives. Sur place, on peut déguster un Bagel en lisant : « Il existe trois catégories de femmes : les putes, les salopes et les emmerdeuses. Les putes couchant avec tout le monde, les salopes couchent avec tout le monde sauf avec toi, les emmerdeuses ne couchent qu’avec toi (Frédéric Dard) ». Mais le racisme, le sexisme, la LGBTphobie, le validisme, la psychophobie, l’âgisme, l’islamophobie, etc seront pour votre plus grande joie aussi à emporter. De même sur l’emballage, Bagelstein vous donne des conseils, tels que « Un homme amoureux ne brisera jamais le cœur d’une femme. Mais son cul peut-être. » Vous pourrez déguster des propos bien gras, et vous délecter d’homophobie en lisant un encadré : « J’en ai marre de ces gays là ».

Ce genre d’humour réitère des stéréotypes et des oppressions qui portent atteinte à la dignité d’un grand nombre de personnes et qui entraînent d’autres formes de violences. Il est intolérable de rire de cela, alors même qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint en France, que 100% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement, que le taux de suicide est 7 fois plus élevés chez les personnes LGBT+(Lesbienne,gay,bi,trans,intersexe,agenre,asexuel,queer), et 14 fois plus chez les personnes victimes de psychophobies. Ces chiffres sont quelques exemples parmi tant d’autres qui montrent que les oppressions impactent profondément la vie de personnes concernées.

C’est pourquoi nous dénonçons les outils de communication oppressifs utilisés par Bagelstein, et nous appelons au boycott de tous leurs établissements.

OSEZ DÉNONCER UNE PUBLICITÉ DISCRIMINANTE ET VOUS IREZ EN PRISON !

Jeudi 26 mai, en fin d’après-midi, quatre personnes ont voulu aller constater d’elles-mêmes le contenu de l’humour oppressif affiché par Bagelstein, suite au communiqué publié la veille par le Comité FéminismeS de Rennes 2, qui dénonçait les propos de l’enseigne.

Alors qu’ils lisaient les inscriptions qui constituent la « décoration » des tables, ils ont été pris à partie d’abord par l’employée, puis par le gérant qui avait fait le lien entre ces personnes et le communiqué. Les propos et les gestes du gérant étaient très agressifs, nos camarades se sont faits insulter et menacer, il voulait clairement en découdre pour se venger de la mauvaise publicité qui avait été faite contre son restaurant sur internet. Celui-ci a profité du premier prétexte pour agresser physiquement l’un d’entre eux, et la BAC est arrivée immédiatement, prévenue par le personnel. Elle a interpellé nos quatre amis, sans prendre en compte la violence du gérant.

Après avoir passé la nuit en garde-à-vue, les interpellés sont passés en comparution immédiate, suivant ainsi les conseils de leurs avocates. Durant le procès, il leur a principalement été reproché leur engagement militant dans la lutte contre la Loi Travail, car l’événement, bien que n’ayant pas de lien direct, s’est déroulé un quart d’heure après la fin de la manifestation. À aucun moment le motif de leur présence sur les lieux n’a été présenté, à savoir la dénonciation d’une communication fondamentalement oppressive (sexiste, raciste, homophobe,etc.), car le juge a considéré que cela ne concernait pas l’affaire. Pourtant, c’est bien parce qu’ils étaient scandalisés par le fait que Bagelstein fonde son marketing sur l’affichage de citation discriminantes que ces étudiants sont venus voir la vitrine. En effet, l’affichage sur l’emballage des produits, des menus et des murs multiplie des propos inacceptables, sous couvert de second degrés, tels que : « L’amour c’est sportif, surtout lorsque l’un des deux n’est pas d’accord. », « Donne : pouffe en bon état. A peine utilisée. Peu de conversation. » ou encore « J’en ai marre de ces gays là. »

Pour s’être simplement manifesté contre cette communication, ces quatre personnes ont écoppé de 1100€ de dédommagement et de un à trois mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, alors même qu’ils avaient des casiers judiciaires vierges. Depuis vendredi 27 mai, ils sont donc en prison pour « violence en réunion lors de manifestation », alors que ce sont eux qui se sont faits attaquer par le gérant et que la manifestation était finie. La peine est tout simplement démesurée ; or ce n’est pas la première fois au cours de ces dernières semaines que tombent des condamnations injustes fondées sur des dossiers vides. Cette peine s’inscrit entièrement dans un processus de criminalisation du mouvement social dans son ensemble.

Nous dénonçons cette condamnation infondée et exigeons la libération immédiate de nos camarades, ainsi que leur amnistie. Nous appelons à un soutien massif pour les incarcérés et à des rassemblements pour dénoncer la communication oppressive de Bagelstein.

Comité Féminismes - AG Rennes 2


ndlr

Photos sur Indy : https://nantes.indymedia.org/articl...

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