Il y 4 ans, la direction opérationnelle des centres financiers et de la Banque Postale a décidé de sous-traiter l’archivage des dossiers de prêts des clients à une entreprise « ARCHIVECO » du groupe Xelians. Auparavant, chaque centre financier (il y en a 23 en France et outre mer) archivait les dossiers des clients qui avaient emprunté auprès des chèques postaux (puis de la Banque postale) dans les lieux sécurisés conformément aux règles de sécurité bancaire.
Cette sous-traitance a permis aux dirigeants des centres financiers de La Poste et de la Banque Postale de supprimer plus de 150 emplois de postiers qui géraient ces dossiers archives dont une dizaine au centre financier de Rennes. De plus, pour la direction, il s’agissait de « récupérer » des centaines de milliers de m2…
Alors que les « chèques postaux » réalisent de nombreux prêts immobiliers depuis plus de 70 ans, il n’y avait jamais eu aucun problème… Avec cette sous-traitance récente, ce sont donc 35 527 dossiers de prêts des clients qui ont été détruits. Pour la quasi–totalité d’entre eux, il n’y a que ces dossiers « papier » et pas de « dossier numérique », ce qui va engendrer des difficultés.
Les dirigeants de la Banque Postale se disent les « victimes » dans ce désastre… Ils en sont au contraire les responsables !
Les victimes sont d’abord les clients qui ont contracté ces prêts et qui peuvent subir des préjudices en cas de changement de banque ou de renégociation… Ces victimes sont essentiellement dans la région parisienne mais aussi un peu partout en France.
Les victimes sont aussi les collègues des centres financiers qui vont avoir à gérer ces prêts sans aucune référence et aucun dossier. La direction de la Banque Postale qui était au courant de cette destruction depuis 1 an environ a tenté de le dissimuler le plus longtemps possible. Et aujourd’hui, les dirigeants de la Banque Postale laissent les agents se débrouiller face à ces difficultés.
Il y a 4 ans, le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine avait tenté au moyen de grèves et d’expertise d’éviter ce transfert à la sous-traitance, notamment à cause de la suppression des postes de travail des archivistes que cela entrainait… On ne nous a pas écoutés !
Cela fait deux fois en quelques semaines que les dirigeants de la banque postale sont pris en défaut. D’abord, en décembre 2020, ils se sont faits condamnés à une amende de 1,168 millions d’euros infligées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour des frais excessifs sur des paiements par carte et aujourd’hui voilà que des dossiers de prêts sont détruits.
Pour le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine, c’est particulièrement inadmissible et les responsables doivent démissionner…
Rennes le 20 janvier 2021
Sud-PTT d’Ille et Vilaine